L’autisme, c’est quoi?

Il existe plusieurs façons de définir l’autisme. Aujourd’hui nous savons que c’est un trouble neurodéveloppemental dont l’individu est atteint tout au long de sa vie et dans chaque contexte de son quotidien. Les scientifiques parlent d’un style cognitif ou d’apprentissage différent, c’est-à-dire que cette différence se reflète sur la manière de percevoir et de comprendre le monde. L’autisme peut être associé ou pas à une déficience intellectuelle qui peut se présenter à des degrés différents. Des études ont aussi montré que les enfants avec autisme sans déficience intellectuelle sont souvent diagnostiqués plus tardivement. L’explication se trouve dans le fait que leur capacité d’imitation dans le jeu par exemple, ou le développement d’un langage riche en vocabulaire dès le plus jeune âge, etc., peut mieux dissimuler les difficultés. La vignette ci-dessous donne un aperçu des signes distinctifs qu’on peut retrouver dans les troubles du spectre de l’autisme.

Et si mon enfant était différent? Reconnaître les signes de l’autisme.

Il faut bien préciser qu’un enfant ne doit pas présenter toutes ces caractéristiques. Il suffit de quelques particularités pour nous faire penser à l’autisme. Par exemple : il n’établit pas un contact visuel, ou au contraire il fixe trop du regard, ou encore il résiste souvent aux changements d’habitudes, etc.

Comprendre la pensée différente permet d’appréhender les « signes de l’autisme ». C’est un premier pas pour s’adapter à la communication d’une personne avec autisme. Un rituel ou un jeu qui se répètent, une même question, peuvent avoir une fonction rassurante pour quelqu’un qui n’a pas accès à plus de prévisibilité dans un environnement qui change de façon continue. La communication et les interactions sociales, ainsi que la manifestation des émotions sont un défi majeur pour les personnes présentant de l’autisme. L’implicite doit être appris de manière explicite, être vécu afin d’avoir accès à la relation de cause à effet, faute de quoi la compréhension ne peut se faire. Les intérêts restreints, les comportements répétitifs et la rigidité de la pensée, peuvent être interprétés différemment lorsqu’on considère l’incapacité d’imaginer de manière spontanée. Une personne avec autisme, par son style cognitif différent, comprend son environnement d’une manière littérale. Pour cette raison la compréhension de la communication sociale et des règles implicites, qui sous-entendent les échanges sociaux, doit être aidée par des supports visuels toujours adaptés à la personne.

Les aspects sensoriels revêtent également une grande importance, soit dans les apprentissages, soit dans l’aménagement du contexte environnant la personne présentant de l’autisme, avec ou sans déficience intellectuelle. De nombreux témoignages de personnes avec autisme sans déficience intellectuelle ont pu décrire des particularités à un niveau sensoriel. Grâce à eux nous savons aujourd’hui qu’une hypo- ou une hyper-sensibilité aux bruits, à certains sons et odeurs ou encore au toucher, peut agir directement sur le comportement. Des sons aigus tels que la voix de soprano ou le chant des oiseaux par exemple, peuvent très vite amener la personne avec autisme présentant une hypersensibilité auditive, à se couvrir les oreilles avec les mains. Une hypersensibilité tactile peut rendre le fait de couper les cheveux ou les ongles une tâche physiquement insupportable, à cause de la douleur ressentie. L’hyper-sensibilité olfactive-gustative peut rendre intolérable l’odeur d’un parfum, ou le fait d’avaler des aliments spécifiques.

À l’inverse une hypo-sensibilité auditive peut encourager la recherche de bruits secs, tels que le claquement répété des portes ; une hypo-sensibilité tactile ou proprioceptive (perception du corps dans l’espace) peut rendre différente la perception de la douleur ou de la température ; une hypo-sensibilité olfactive peut conduire à la recherche d’odeurs fortes même désagréables, ainsi qu’à des goûts très épicés ou acides.

Par ces exemples, on se perçoit de la manière dont l’adaptation de la personne avec autisme à son environnement passe aussi par les particularités du canal sensoriel.

Un environnement adapté qui tient en compte de tous ces éléments, ainsi que des supports visuels permettant une meilleure compréhension des consignes trop implicites et trop rapides, sont donc des outils qui peuvent permettre un meilleur développement de l’autonomie de la personne avec autisme, dans un monde qui n’arrête pas de bouger et de changer.

Intéressé par l’autisme? Pour en savoir plus je vous invite à découvrir des sites internet qui méritent une visite ou des idées de lecture: